Qu’est-ce que la gouvernance de l’information pour les Premières Nations?
Gouverner l’information, c’est en reprendre le contrôle.
La gouvernance de l’information permet aux Premières Nations de décider comment leur information est collectée, utilisée, partagée, gérée et protégée. Elle repose sur des structures et des mécanismes qui assurent une gestion souveraine des données essentielles à la prise de décisions et au développement des communautés.
En d’autres mots, les Premières Nations reprennent le pouvoir sur leur information, selon leurs propres valeurs, visions et besoins.
Qu’est-ce que le patrimoine informationnel?
Le patrimoine informationnel fait référence à toute information concernant un groupe d’individus, un organisme ou une communauté des Premières Nations, qu’elle soit détenue par les Premières Nations ou par un tiers, qu’elle soit matérielle ou immatérielle.
Le patrimoine informationnel comprend quatre types d’information :
- L’information personnelle, comme un dossier médical ou scolaire.
- L’information administrative, comme une liste de bande, un rapport financier ou un procès-verbal.
- L’information culturelle et traditionnelle, qui comprend notamment la langue, les cérémonies, les contes, les légendes, les chants, les savoir-faire traditionnels ainsi que la médecine et la guérison traditionnelles.
- L’information sur le territoire, les ressources et l’environnement, comme les connaissances sur le monde végétal et animal, la cartographie et les savoirs concernant la chasse, la pêche, la cueillette et le piégeage.
La stratégie de gouvernance de l’information des Premières Nations Québec-Labrador vise à :
- Permettre aux Premières Nations de se réapproprier et de protéger leur patrimoine informationnel, en harmonie avec leur droit à l’autodétermination et à leur souveraineté des données.
- Offrir des services qui tiennent compte des réalités des gouvernements locaux des Premières Nations et de leurs organismes afin de les accompagner et de soutenir le renforcement de leurs capacités en matière de gestion et de contrôle de l’information qui les concerne.
- Soutenir les gouvernements locaux des Premières Nations dans la prise de décisions éclairées à l’aide de données fiables et représentatives pour répondre efficacement aux priorités et aux besoins de leurs populations.
Les principales retombées attendues pour les Premières Nations
- Protéger et valoriser les cultures et les savoirs des Premières Nations.
- Favoriser la transmission intergénérationnelle du patrimoine informationnel.
- Renforcer la prise de décisions à l’aide de données fiables et culturellement pertinentes.
- Améliorer les services offerts et contribuer au mieux-être de la population.
- Avoir un portrait juste et représentatif des enjeux et des progrès réalisés.
- Améliorer l’accès à l’information et le contrôle des données.
- Soutenir le rapatriement de l'information et des données.
- Soutenir globalement les démarches d’autodétermination.
- Soutenir la production de portraits avec des données fiables, validées scientifiquement et culturellement.
- Détenir un répertoire des sources d’information concernant les Premières Nations.
- Renforcer les capacités locales.
- Soutenir le transfert des responsabilités gouvernementales vers les structures des Premières Nations.
- Renforcer les démarches visant la gouvernance par et pour les Premières Nations dans tous les domaines.
Avantages pour l’écosystème du Québec
La mise en œuvre de cette stratégie offrira également plusieurs avantages à l’écosystème du Québec, notamment l’accès à un centre de données fiable regroupant les informations des Premières Nations. Elle facilitera aussi l’exploration de nouvelles collaborations, le co-développement de cadres de partage de données, l’échange de bonnes pratiques et le réseautage.
Une mise en œuvre en trois phases
La stratégie de gouvernance de l’information est un projet ambitieux qui s’étale sur plusieurs années. Pour assurer un démarrage efficace et durable, il se déploie progressivement en trois grandes étapes.
Chaque phase est essentielle pour bâtir une structure solide et adaptée aux réalités des Premières Nations.
Phase 1
Établissement des fondements (en cours)
La phase 1 de la stratégie vise à définir la structure juridique, l’offre de services et le cadre de fonctionnement du futur centre régional de gouvernance de l’information. Les communautés et les Premières Nations étant au cœur de la stratégie, plusieurs consultations sont prévues afin de mieux comprendre et cerner leurs besoins, leurs forces et les enjeux en matière de gouvernance de l’information.
Phase 2
Mise en œuvre progressive
Cette phase se concentre sur le déploiement initial des services du centre régional de gouvernance de l’information. Ce processus sera guidé par une approche adaptative, basée sur les besoins exprimés par les Premières Nations, et fera l’objet d’ajustements constants afin de répondre à leurs besoins.
Phase 3
Déploiement complet
La phase 3 marque l’opérationnalisation du centre régional, avec la mise en place complète des services dédiés à la gouvernance de l’information. Le projet évolue en harmonie avec le rythme des Premières Nations, en respectant leurs cultures, leurs langues, leurs relations et leurs environnements. Ensemble, nous construisons un avenir où les Premières Nations reprennent pleinement le contrôle de leurs données et de leur patrimoine informationnel, assurant ainsi la préservation et la transmission de leurs savoirs.
Une saine gestion du patrimoine informationnel
La gouvernance de l’information permet aux Premières Nations de décider comment leur information est collectée, utilisée, partagée, gérée et protégée. Grâce à des structures adaptées, elle assure une pleine gestion des données pour guider la prise de décisions et favoriser le développement des communautés.
La mise en place de cette stratégie doit également contribuer à résoudre plusieurs obstacles à la saine gestion et à la gouvernance du patrimoine informationnel des Premières Nations au Québec et au Labrador :
- Un manque d’infrastructures durables (ressources humaines spécialisées et outils technologiques, par exemple) pour soutenir une bonne gouvernance de l’information.
- L’absence de mesures gouvernementales adaptées, malgré de nombreux rapports démontrant l’importance pour les Premières Nations d’avoir accès à leurs données et d’en assurer le contrôle.
- Des outils et des systèmes inadaptés aux besoins, aux réalités et aux cultures des Premières Nations.
- Un patrimoine informationnel sous-exploité, dont les données et les savoirs ne sont pas pleinement valorisés.
- Un manque de mécanismes pour appliquer les principes de PCAP® (propriété, contrôle, accès et possession) et protéger efficacement l’information.
En reprenant le plein contrôle sur leur information, les Premières Nations peuvent assurer une gouvernance cohérente à leur vision, leurs valeurs et leurs besoins.
